Le regard des médecins français : la question de l’avortement au XIXe siècle

Créateur

Contributeur

Valenti, Catherine

Éditeur

Master 2 : Histoire et Civilisations modernes et contemporaines : Toulouse-Jean Jaurès

Date de création

2022

Résumé

Au XIXᵉ siècle, muni d’une autorité grandissante, le médecin aspire de plus en plus à jouer aussi bien un rôle technique que moral au sein de la société. L’avortement transgressant à la fois les règles de la médecine, de la morale, de la justice et de la religion, est alors un sujet de choix pour le médecin.
Aux difficultés que posent l’avortement criminel au médecin du XIXe siècle, en le plaçant dans une position paradoxale où il est à la fois le plus à même de déceler ce crime en tant qu’expert et le principal coupable selon les registres de justice, s’ajoutent avec l’autorisation en 1852 de l’avortement provoqué de nouvelles difficultés. Celles de devoir justifier ce nouvel acte qui à première vue semble défier tous les codes de la morale et de la médecine et d’en définir les conditions de sa mise en pratique.
De plus, la médecine appartenant avant tout aux hommes, cette question de l’avortement ne se peut se penser hors de la question du genre. Il convient donc de replacer ce discours dans un contexte social général d’une volonté de division sexuelle particulièrement forte, d’une inquiétude masculine de la poussée des conquêtes féminines auxquelles s’ajoute une série de mutations qui affectent la maternité et la grossesse.
Réalisé à partir de l’étude de sources médicales, ce travail s’intéresse donc aux enjeux théoriques et pratiques de ces écrits ainsi qu’aux difficultés juridiques, médicales et morales que soulèvent l’avortement pour les médecins. Il entend également montrer comment ce discours masculin sur une pratique qui impacte un corps féminin permet d’interroger les rapports sociaux de sexes entre l’autorité médicale et les femmes.

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