La marginalisation des personnes tatouées en France entre 1881 et 1918

Créateur

Contributeur

Poirrier, Philippe

Éditeur

Master 1re recherche : Histoire : Dijon

Date de création

2020

Format

1 vol. (120 p.)

Identifiant

Bibliothèque Universitaire (Dijon - Lettres) - ME 4682

Résumé

L’art à fleur de peau, redécouvert à la fin du XVIIIe siècle grâce aux explorations maritimes, connait en Frances des adeptes particuliers au cours des décennies envisagées pour cette étude, de 1881 à 1918. A la marge, ces tatoués, tout autant jeunes délinquants, criminels, bagnards, militaires ou prostituées, arborent des motifs variés de façon indélébile sous leur épiderme. Simple nom d’un être cher accompagné de la promesse amoureuse P.L.V. , figure historique ou politique, la liste des tatouages pouvant s’observer sur un corps est longue. Longue et parfois douloureuse est aussi l’opération nécessaire pour percer la peau et diffuser l’encre qui doit imprimer pour toujours la marque cutanée. En donnant un sens à leurs dessins, ces femmes et ces homme tatoués ont choisi d’inscrire sur eux une partie de leur histoire, de réaliser leur autobiographie. Mais ce récit doit vivre, s’éteindre et se perdre en même temps que son support corporel. Ne reste alors que les fragments de vie, des témoignages et des relevés jugées mutilantes et inutiles. Partant de préjugés contre les tatouages et contre leurs porteurs, des marginalisés, la critique transforme la marque en stigmate : la marginalisation voulue est aussi subie. Cette étude, s’appuyant largement sur un corpus de sources écrites par des médecins et des criminologues, se propose donc d’observer et d’analyser les différents profils de personnes tatouées et leurs tatouages en France au cours de la période choisie. Il s’agit de comprendre les raisons d’une telle pratique et la manière dont elle a été critiquée par ceux qui ne se voyaient en elle qu’une « coutume » de sauvages, loin des codes de la société défendus à l’époque faisant de l’homme un être aux mœurs civilisées.