Créateur
Contributeur
Roynette, Odile
Éditeur
Master recherche 2e année : Histoire : Dijon
Date de création
2021
Format
1 vol. (233 p.)
Identifiant
Archives départementales (Haute-Saône) - IN4° 1117
Bibliothèque Universitaire (Dijon - Lettres) - ME 4695
Résumé
A la fin du XIXe siècle, la France est traversée par un sentiment de honte et d’humiliation dont l’origine remonte à la défaite du Second Empire, puis de la IIIe république, durant la guerre de 1870-1871 face à l’Allemagne. Ce sentiment empêche dans un premier temps toute reconnaissance officielle des vétérans de la part de l’Etat, et par conséquent peu de cérémonies commémoratives sont organisées. C’est encore plus vrai en Haute-Saône, petit département rural isolé dans l’Est de la France, et qui pourtant a payé un lourd tribut tant financier qu’en vie humaine durant la guerre franco-allemande. En effet, ses enfants ont combattu, parfois au prix de leurs vies, l’envahisseur allemand lors du siège de Belfort. C’est durant cette bataille que les gardes mobiles haut-saônois se sont illustrés à travers une résistance déterminée, malgré de terribles bombardements. On distingue après la guerre une volonté de commémoration mémorielle dans le département, pour ne pas que le souvenir de 1870 s’éteigne et pour ne pas oublier le courage et le sacrifice des soldats qui ont donné leur vie pour la patrie, aussi bien à Belfort qu’à Villersexel. Le souvenir de 1870 se transmet ainsi en Haute-Saône à travers les nombreux monuments aux morts, dont il ne faut pas négliger l’importance, sans oublier la place accordée aux soldats tombés au combat dans les cimetières communaux. Aux différentes cérémonies locales, d’abord petites puis de plus en plus nombreuses, s’ajoute la création de l’Association fraternelle des anciens mobiles de la Haute-Saône défenseurs de Belfort. Elle permet de coordonner les différents projets de commémoration, amplifiant ainsi la portée du discours de mémoire des vétérans et qui permet d’attirer de nouveaux soutiens pour leurs projets. Tout n’est cependant pas acquis d’avance. Des années de patience, ponctuées de débats parfois houleux au sein des institutions républicaines, sont nécessaires avant qu’une reconnaissance officielle ne soit envisagée par le pouvoir exécutif. La création de la médaille commémorative de la guerre de 1870, mais aussi avant elle la médaille commémorative du siège de Belfort, participent ainsi au fondement de cette reconnaissance tant méritée. Ainsi, une histoire aussi riche que méconnue, décrite dans ce mémoire, s’est construit après la guerre autour des vétérans haut-saônois, individus parfois discrets mais ayant un statut à part dans la société.