Guerre et presse : la première guerre sino-japonaise (1894-1895) vue par la presse française

Contributeur

Venayre, Sylvain

Éditeur

Master 1 : Histoire : Grenoble

Date de création

2019

Format

96 p.

Résumé

Le 3 juillet 1894, Le Figaro mentionne pour la première fois ce qui va devenir, un mois plus tard, la première guerre sino-japonaise. Durant près de dix mois, s'affrontent chinois et japonais en Corée, dans la Mer Jaune et en Mandchourie, dans une guerre qui modifiera l'ordre établi depuis des siècles en Extrême-Orient. Des suites du traité de Shimonoseki, signé le 17 avril 1895 entre les deux puissances, le Japon, nouvellement occidentalisé, est agrandi de l'actuelle île de Taïwan et des îles Pescadores, devient pour la première fois une puissance impérialiste et coloniale, mais surtout la première puissance régionale au détriment de la Chine, dont le déclin se poursuit. Une victoire si importante que la Russie, la France et l'Allemagne, intervinrent dans ce qui fut la Triple Intervention afin de limiter les acquisitions territoriales japonaises. Jusqu'à la fin du conflit, la presse française suivra l'ensemble des tenants et aboutissant d'une des premières guerre au loin exclusivement asiatique et non européenne. Cet ouvrage a pour objectif de s'inscrire aux confins de trois champs historiographiques bien distincts, que sont l'histoire de la presse, de la guerre et des représentations. Ceci s'opère en étudiant le discours de la presse française sur le conflit entre 1894 et 1895, afin de faire une histoire des représentations de cette guerre se déroulant au loin, et l'impact qu'elles eurent sur les représentations des belligérants en tant que peuple. Ce conflit se déroule aux croisements de mutations multiples majeurs propres au dernier tiers du 19e siècle, tels que l'émergence de l'idée de la finitude du monde, permise par un essor technologique permettant de voyager et s'informer plus vite, ou encore l'accélération de la doctrine colonialiste européenne depuis les quinze années précédentes, qui amène les européens à coloniser de grandes parties du monde. Ce sont l'ensemble de ces mutations qui permettent, et dans le même temps, attisent la curiosité et l’intérêt européens pour ce type de conflit. Tout ceci est également rendu possible par une presse en plein âge d'or depuis deux décennies, qui multiplie les biais pour informer un lectorat de plus en plus important et diversifié. Durant ces 10 mois de conflits, certains des plus prestigieux journaux français envoyèrent des reporters de guerre afin de suivre et rapporter le premier sino-japonais jusque dans le salon des lecteurs d'alors. Ce sont ces textes et images, accompagnés d'autres articles de journaux, qui révèlent alors l'imaginaire du lecteur, mais également ses spéculations, son attente, son étonnement, sa stupeur, jusqu'à son dégoût, ressentis que cette presse nous permet alors de saisir et d'étudier, dans le cadre du premier conflit sino-japonais.

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