Les pouvoirs publics et la police face à l'antimilitarisme et au pacifisme dans l'agglomération lyonnaise (1900-1918) : surveillance et répression des mouvements anarchistes, socialistes et syndicalistes

Créateur

Contributeur

Lynch, Édouard

Éditeur

Master 2 : Histoire : Lyon 2

Date de création

2020

Format

1 vol. (256 p.)

Résumé

Entre 1900 et 1918, les recompositions politiques des mouvements anarchistes, socialistes et syndicalistes lyonnais entraînent l’expression d’opinions antimilitaristes et pacifistes de plus en plus contestataires dans la ville et ses environs. Confrontés à ces développements, les pouvoirs publics, et notamment la police, doivent adapter leurs discours et pratiques pour limiter la diffusion de ces idées, dans un contexte de course à l’armement avec l’Allemagne, puis de guerre ouverte. Ce mémoire analyse en détail le regard porté par les autorités sur les divers mouvements antimilitaristes et pacifistes, ainsi que les dispositifs de surveillance et de répression adoptés, en mettant à profit les nombreuses sources policières et préfectorales conservées aux Archives Départementales du Rhône. Il met ainsi en perspective des études antérieures sur l’antimilitarisme et le pacifisme lyonnais, qui utilisaient ces sources sans tenir compte de leur nature particulière. Cette recherche met en avant plusieurs particularités dans le traitement de ces mouvements par les pouvoirs publics : une tendance à fondre les idées antimilitaristes et pacifistes dans un seul « antimilitarisme » et « pacifisme », rattachés aux milieux révolutionnaires, afin d’en faciliter la répression, ainsi qu’à exagérer le poids des anarchistes dans les mouvements syndicalistes locaux, pour en exacerber la dangerosité. Après le déclenchement de la guerre, les autorités procèdent également à des constructions rhétoriques pour qualifier le « pacifisme » lyonnais de dangereux. L’analyse des échanges entre échelons nationaux et locaux permet aussi de révéler l’élaboration de politiques de contrôle originales par la préfecture du Rhône, qui, confrontée à une ville jugée rebelle, doit souvent aller plus loin que les politiques nationales sur le sujet. Les enjeux de la période conduisent également au rapprochement des autorités préfectorale, militaire et judiciaire locales. [résumé de l'auteur]

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