Corps et corsets, du milieu du XVIIIe siècle à la fin des années 1820

Créateur

Contributeur

Coquery, Natacha

Éditeur

Master : Histoire : Lyon 2

Date de création

2019

Format

2 vol. (108, 26 p.)

Résumé

Mon mémoire porte sur l’évolution des corps de femmes au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle jusqu’aux années 1830. Cette période marque l’amont et l’aval d’une phase de plus grande liberté corporelle. Le développement de nouveaux courants idéologiques au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle marque le début de l’assouplissement des corps. Mon étude se termine en 1829 avec l’invention du dos à poulies qui permet aux femmes de se lacer et délacer seules. L’enjeu de ma recherche a été de démontrer que l’évolution d’un objet, le corps, éclaire les changements sociaux qui entourent son utilisation. J’ai dégagé trois grandes thématiques au cours de mon travail. Dans un premier temps j’ai voulu montrer que l’évolution physique de l’objet et sa consommation sont liés aux modifications socio-économiques qui l’entourent. L'allègement de la contrainte vestimentaire est à son apogée aux alentours de la Révolution Française. Cependant cette pause de liberté corporelle a été de courte durée puisque dès le début du XIXe siècle les corps et corsets ont été utilisés comme des outils politiques. Dans un deuxième temps, j’ai analysé les discours évoquant l’usage des corps et corsets. J’ai distingué les ouvrages médico-pédagogiques des ouvrages plus poétiques. Les débats sur la pratique des corps et corsets dépassent la simple question de l’habillement. Ils interviennent dans une peur de la dégénérescence de l’espèce. Dans les œuvres plus poétiques, leur emploi rend les femmes sensuelles et désirables. Je me suis aussi demandée ce que les femmes en pensaient elles-mêmes grâce à de rares témoignages féminins. Dans un troisième temps, j’ai voulu montrer que la pratique des corps était indissociable des questions de genre. Le façonnage de la silhouette est un des premiers éléments qui constitue le dimorphisme sexuel. La contrainte physique de ces pièces est aussi un symbole de la subordination féminine. Mais je me suis aussi intéressée aux formes de « contre-pouvoirs » que procurait le port des corps et corsets. Il possède des connotations positives ; il peut améliorer le statut social et économique de la femme qui le porte. Les corps et corsets ont été des outils leur permettant d’accroître leur capitale beauté sur le marché matrimonial. L’ensemble de l’analyse a mis en lumière l’extrême ambiguïté qui a marqué cette pratique dans les phases de mutation sociale, et a révélé des interrogations sociales plus profondes.

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