Créateur
Contributeur
Venayre, Sylvain
Éditeur
Master 1 : Histoire : Grenoble
Date de création
2017
Format
1 vol. (206 p.)
Résumé
Cette étude traite des rapports entre le reporter de guerre et l'événement qu'il couvre pour la presse française et italienne lors de la conquête coloniale de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque par l'Italie à la fin de l'année 1911. À ce titre, trois reportages de guerre ont été étudiés sur les mois de septembre, octobre, novembre et décembre 1911, qui constituent les quatre mois décisifs de ce conflit que la presse française nommera rapidement la guerre « italo-turque. » Ces trois reportages ont été écrits à Tripoli par trois hommes envoyés par différentes rédactions sur le théâtre de la guerre : Jean Carrère du Temps, Gaston Chérau du Matin et Giuseppe Bevione de La Stampa. Deux reporters français et un reporter italien, dont les comptes rendus a propos du conflit s'avèrent être ouvertement « italophiles. » Dans un contexte d'essor de la presse écrite et des débuts du reportage de guerre en Europe, la nature de ces reportages interroge ainsi sur le rôle du reporter dans le conflit. Plus qu'un simple observateur impartial des événements, relatant une actualité vécue, les reportages de ces trois hommes traduisent d'un parti pris, d'un manque d'objectivité et d'une manipulation de l'événement dans les représentations de celui-ci qu'ils véhiculent à travers la presse quotidienne française et italienne. Cela témoigne ainsi de la force d'impact du reportage de guerre lorsque le conflit s'avère lointain et insaisissable autrement que par la presse, seul médias de l'époque, pour les populations européennes. À leur façon et dans le contexte médiatique particulier de la guerre « italo-turque », face à la violence coloniale, à la censure, à l'opposition de certains reporters anglophones ou germanophones, Chérau, Bevione et Carrère refont cette guerre dans les colonnes des journaux avec lesquels ils collaborent. [résumé de l'auteur]