La diffusion du mouvement de libération animale en France : du XIXe siècle à nos jours

Créateur

Contributeur

Tissier, Michel

Éditeur

Master : Sciences humaines et sociales : Histoire : Histoire : Rennes 2
IEP (Rennes)

Date de création

2018

Format

1 vol. (107 p.)

Identifiant

Bibliothèque François-Lebrun (Rennes 2) - MH 3891

Résumé

Le mouvement de libération animale se conçoit aujourd’hui comme un mouvement international. À ses débuts il paraissait surtout ancré dans des pays anglophones du monde occidental, par sa production intellectuelle comme par ses organisations militantes. La cause animale émergea d’abord en Angleterre, avec la création de la première société protectrice des animaux en 1824, la lutte contre la vivisection dans la seconde moitié du XIXe siècle, la première société végétarienne en 1847, puis la fondation de la Vegan Society en 1944. Par la suite elle prit son essor selon une géographie culturelle complexe, marquée par les héritages de l’Empire britannique mais aussi par le poids propre de l’espace nord-américain dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ce processus peut être étudié à travers la diffusion des idées du philosophe australien Peter Singer (Animal Liberation, 1975) et la multiplication et la radicalisation des associations animalistes à partir des années 1980. En France, le mouvement de libération animale s’est répandu d’une part dans la culture savante avec l’introduction de l’éthique animale dans le champ universitaire et la vulgarisation en langue française des théories savantes : le mémoire montre notamment le rôle spécifique du pôle canadien pour la circulation de ces idées entre monde anglophone et monde francophone. D’autre part un nouveau militantisme de la cause animale s’est aussi constitué à partir de diverses influences. Dans le contexte français, l’essor récent du mouvement de libération animale fait aussi face à de nombreuses résistances. Un certain nombre de ses opposants arguent des spécificités nationales, de traditions et d’une culture propre pour contrer des idées qu’ils présentent comme le véhicule de la mondialisation et de « l’américanisation » des modes et des modèles, alors même que beaucoup de défenseurs de la cause animale la conçoivent pour leur part non comme un produit de la culture nord-américaine (très hétérogène dans son rapport à ces questions) mais comme une invitation urgente à repenser la mondialisation.