La maladie du siècle : Déclassé, Déclasser, Déclassement. L'histoire de trois mots dans la France du XIXe siècle

Créateur

Contributeur

Le Bihan, Jean

Éditeur

Master : Sciences humaines et sociales : Histoire : Histoire : Histoire, sociétés et cultures : Rennes 2

Date de création

2017

Format

1 vol. (199 p.)

Identifiant

Bibliothèque François-Lebrun (Rennes 2) - MH 3743

Résumé

Dans la France du XIXe siècle, d’aucuns ont vu la mobilité sociale naissante d’un mauvais œil. Largement héritière des principes de 1789, celle-ci s’est en effet propagée dans toutes les classes durant le siècle, semant le déclassement social. Par l’utilisation des mots « déclasser » et « déclassement », les contemporains ont cherché à rendre compte de cette mobilité. Nous avons donc tâché d’opérer un retour historique sur ces mots aux représentations multiples. S’ils sont probablement apparus au XVIIIe siècle, c’est au XIXe que les dictionnaires commencent à les mentionner, et que leur utilisation va croissante, pour atteindre son apogée sous la IIIe République. Ces mots sont l’objet d’un conflit de représentations : le déclassement peut signifier aussi bien l’ascension que la déchéance sociale, et le déclassé peut être aussi bien le fils émérite de la démocratie que l’enfant terrible de la Révolution, un être bâtard et hybride, qui, sans repère, peut sombrer dans la contestation de l’ordre établi. La déchéance sociale s’accompagne alors d’une décadence morale de l’individu, qui sous certains aspects, semble appartenir aux classes dangereuses. Par ces mots, c’est l’agencement du monde social qui semble en jeu, dont découle une emprise des dominants sur les dominés.