L'archiviste et le collectionneur dans l'organisation du savoir au XIXe siècle : l'exemple du conflit entre les Archives de l'Empire et la Bibliothèque Impériale en 1861-1863

Créateur

Contributeur

Marcilloux, Patrice

Éditeur

Master : Histoire : Angers

Date de création

2014

Format

1 vol. (82 p.)

Résumé

Le XIXe siècle est-il collectionneur ? La période post-révolutionnaire est une ère de (re)naissance nationale ayant la tâche non négligeable de réorganiser les biens de l'Histoire. L’État légifère la répartition de ce que l'on appelle désormais le patrimoine, et nationalise de nouvelles institutions détentrices de la connaissance accumulée : bibliothèques, musées, Archives nationales, Archives départementales. L’État achète, échange, classe et conserve. Face à cette effervescence organisatrice, deux établissements vont s'affronter au cours du second Empire. La Bibliothèque Impériale et les Archives de l'Empire sont deux entités conservatrices d'un Trésor national en mutation. L'apparition des premières théories archivistiques et les évolutions propres à la critique historique appellent les protagonistes du conflit à redéfinir le contenu et la légitimité de leurs possessions. L'on assiste peu à peu, de la part des archivistes et des historiens, à une volonté de désintégration des collections telles qu'elles ont été constituées dans le passé, au profit d'une réorganisation de celles-ci. Cette tentative de remaniement était-elle pour autant une reconstruction des collections, et peut-on regarder les archivistes comme de nouveaux collectionneurs ? Grâce aux archives du ministère de l'Instruction publique, nous tentons de retracer ici les grandes étapes du conflit, et nous observerons que l'impossibilité, pour les protagonistes, de s'accorder sur une définition des documents devant composer ces « fonds » et « collections » devenait révélatrice de la mutation sémantique des deux termes. En conséquence, l'on observe que l'organisation intellectuelle du document avec son environnement d'origine est progressivement valorisée, et cette nouvelle priorité consomme le divorce des deux classifications dissemblables de la connaissance que sont le fonds d'archives et la collection de bibliothèque.

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